Du Minimalisme à la Consommation Consciente

Ces derniers temps, j’ai beaucoup parlé de couture, une nouvelle passion qui m’anime. Mais aujourd’hui, j’aimerais revenir sur un sujet qui reste très important pour moi et que j’ai vu évoluer au fil des années dans ma propre pratique créative : la distinction entre minimalisme et consommation consciente.

Redéfinir ma Pratique Créative

Si vous me suivez sur Instagram, vous savez peut-être que mon compte s’appelle “Minimalist Knitting”. Lorsque je l’ai créé, mon idée était de me lancer un défi personnel : utiliser exclusivement les matériaux que j’avais déjà dans mon stock de laine pour mes projets. À cette époque, ce nom avait du sens pour moi, car mes créations étaient souvent simples, épurées, et donc en phase avec cette notion de minimalisme.

Cependant, au fur et à mesure que j’ai exploré ce concept, j’ai ressenti le besoin d’ajuster mon approche. J’ai donc commencé à privilégier l’expression “consommation consciente”. Pourquoi ce changement ? D’une part, cela permet de distinguer plus clairement le style de vie minimaliste du design minimaliste, un sujet sur lequel je reviendrai dans un prochain post. D’autre part, je crois que l’objectif n’est pas de ne rien acheter ni de se priver de toute création. Ma démarche ne consiste pas à adopter une consommation zéro, mais plutôt à choisir de manière réfléchie et intentionnelle ce que je crée et ce que j’achète.

Une Création Réfléchie et Durable

Prenons un exemple concret : imaginons que j’aie envie de tricoter un nouveau pull. La question que je me pose alors est la suivante : vais-je réellement le porter ? Est-ce que je n’ai pas déjà quelque chose de similaire dans mon placard ? Ai-je déjà les matériaux nécessaires, ou devrai-je en acheter d’autres ? Et si je dois acheter de nouveaux matériaux, ne vaudrait-il pas mieux utiliser d’abord ce que j’ai déjà en stock ? Cette réflexion s’applique également à mes projets de couture. Il est crucial pour moi de considérer non seulement l’utilité et l’esthétique, mais aussi la durabilité de ce que je crée. Créer de manière consciente inclut l’idée de produire des pièces qui sont conçues pour durer, réduisant ainsi le gaspillage et l’impact environnemental. Ce processus de réflexion et de choix intentionnel est essentiel pour éviter de créer un surplus inutile et pour garantir que chaque projet ait une valeur réelle et durable.

Les limites du minimalisme

D’un autre côté, adopter un mode de vie minimaliste signifie vivre avec le strict nécessaire, sans s’encombrer d’objets superflus. Si l’on poussait cette logique à l’extrême, il n’y aurait même plus besoin de créer, puisque la plupart d’entre nous possèdent déjà tout ce dont nous avons besoin dans nos placards (et tant mieux !). Pourtant, la création reste une partie importante de nos vies. C’est un loisir qui nous apporte de la joie, et il fait partie du plaisir de créer de pouvoir porter et partager ce que l’on a fait. On est fier de ses réalisations, on aime les montrer à ses amis et amies créatrices, échanger sur le processus… Le projet continue à vivre après la phase de création.

Pour Conclure

C’est précisément pour cette raison que le concept de consommation consciente résonne davantage avec moi aujourd’hui. Il ne s’agit pas de se restreindre, mais plutôt de faire des choix en toute conscience, en tenant compte de ce que nous avons déjà, de ce que nous voulons vraiment, et de l’impact de nos décisions. C’est une approche qui me permet de rester fidèle à mon amour de la création, tout en étant respectueuse de mes valeurs et de l’environnement.